Pas de temps morts. Une saison s'achève. Et la suivante cogne déjà à la porte. Le FCVB, 12ème du National s'attelle à préparer la suivante. Et son coach Alain Pochat, dès la fin du dernier match face à Sannois-Saint-Gratien, a évoqué les chantiers à venir dans le recrutement. La perspective d'un mercato estival animé. Entretien.
Alain Pochat, quel goût porte ce dernier nul (2-2) à la maison face à Sannois-Saint-Gratien pour fermer la saison ?
"C'est un peu décevant. C'est encore un match nul et on en eu beaucoup cette saison. A l'image de notre saison, on a dominé la première période en faisant face à un bloc bas. Dans la maîtrise, c'était cohérent. On a eu des situations. Je suis en colère sur les buts encaissés. Sur le premier, on fait des choses compliquées sans respecter le foot, sur le second, un coup-pied-arrêté, on manque de concentration. C'est le reflet de la saison. On a lâchés trop de points".
Quel bilan faîtes-vous de cette première saison en National ?
"Si on regarde le classement, les budgets, l'objectif du club qui était de se maintenir, et ce n'est pas simple, a été rempli. C'est un championnat très difficile où des équipes comme Bourg se sont maintenues à la dernière journée, où Tours, un club professionnel descend. Des clubs qui sont derrière nous au classement ont des masses salariales plus importantes. Au final avec le parcours de coupe de France, le bilan est positif. On a su garder un groupe soudé avec un fil conducteur dans le jeu. Il y a quand même quelques manques, notamment sur le secteur offensif. Sur le plan défensif, on a connu aussi des absences au niveau de la concentration. Cela amène un goût amer sur les matches de fin de saison. Ce sont des petits paramètres à changer pour la saison prochaine."
Justement, quelles seront les priorités pour la saison à venir ?
"Dans le secteur offensif, il va y avoir du changement. Lemb est parti, Labeau est en prêt et on ne sait pas ce que ça donnera ensuite. Il vise plus haut que Villefranche. Il y aura forcément un chantier dans le secteur offensif. Pour cela, il ne faut pas se leurrer, l'aspect financier entrera en ligne de compte. Je pense que l'on en a pris conscience cette saison. On est plutôt dans les quatre dernières masses salariales du National. Quand nos meilleurs buteurs sont à cinq buts (Lemb et Labeau), il faut bien ajuster les choses et se dire que nos manques offensifs sont liés aussi à ces paramètres. On a eu trop de déficit à ce niveau-là. Parfois, on peut faire des bons coups, mais ça devient rare."
Est-ce que cela induit un vrai changement au niveau de la masse salariale pour la saison prochaine en National ?
"Tout dépend de ce que l'on veut. Soit on veut pérenniser le club à ce niveau, soit viser plus haut. J'entends parler du parcours de Rodez qui monte en Ligue 2 (ndrl : le champion du National cette saison avec le 11ème budget du championnat) mais ils sont au-dessus de nous financièrement. il faut tout prendre en compte, bien travailler. Quand on voit les moyens de Quevilly-Rouen (4ème budget de National, 9ème au classement à trois points du FCVB), on fait aussi le constat qu'avoir un bon budget ne garantie pas des bons résultats. Mais il y a quand même une moyenne sur des postes clés qui sont un peu plus chers. Maintenant il faut savoir si le club est en capacité de le faire ou pas. Je peux comprendre que c'est difficile pour un club comme Villefranche d'avoir des moyens supplémentaires. Pour les obtenir, cela nécessitera, je pense, une réflexion. Mais il faudra être cohérent en termes d'ambition et d'objectifs."
"Dans le recrutement, on a fait du bon boulot…"
Est-ce que le club peut envisager de garder des joueurs prêtés (le gardien Sauvage, le défenseur Gonzalez) après leur belle saison ?
"C'est compliqué mais ça veut dire que quelque part on ne s'est pas trompés sur le recrutement la saison dernière, au moins sur certains postes. Cela veut aussi dire qu'avec Edouard Chabas (ndrl : il travaillait sur le recrutement du club mais ne collabore plus avec le FCVB), on a fait du bon boulot. Cela signifie aussi que quand on est malin en ciblant certains postes, ça aide à faire une bonne saison. Si on loupe notre recrutement, on peut vite être mis en difficultés."
La seconde saison en National est souvent considérée comme celle de la confirmation. Quelles sont vos attentes sur ce point ?
"Ce sera lié à notre capacité à trouver des joueurs qui entrent dans la cohésion d'un groupe parce que si, cette saison, on a réussi à garder un petit avantage sur la ligne de flottaison c'est surtout grâce aux valeurs du groupe. On a su garder tout le monde concerné dans le jeu, le travail. Ce n'est pas simple. Il faut arriver à le faire perdurer. Quelle sera notre ossature ? On attend des réponses des joueurs que l'on voulait garder. Pour Adrien (Pagerie), on ne sait pas encore. Pour Sauvage, ce sera en fonction du Red Star qui descend en National. Pour Oumar (Gonzalez), c'est pareil. Les performances des joueurs ont compté pour espérer jouer au-dessus. Mais il y a encore un cran à franchir pour eux."
Il pourrait y avoir une dizaine de départs dans les semaines à venir…
"C'est le cas. Entre ceux que l'on ne souhaite pas conserver et d'autres que l'on ne pourra pas garder, ça se situera dans cette balance-là. On ne veut pas faire la grande lessive comme je le lis parfois…Mais c'est le lot du foot et des clubs aux moyens limités qui misent sur des prêts. Ces prêts, on le sait, ne seront pas forcément dans la photographie de la saison suivante."
Ralph Neplaz
Correspondant local de presse