De la victoire nette de la liste emmenée par Alain Laforest face à celle issue de la majorité sortante. Le nouveau maire avait axé toute sa campagne sur son souhait de transparence, d'ouverture et de collégialité. L'inverse de ce qu'il reprochait - avec d'autres - à Françoise Coquillion, maire sortante qui avait fait le choix de ne pas se représenter. Tout devait donc s'arranger. Enfin on n'allait plus entendre parler de Régnié-Durette uniquement à la rubrique de la discorde locale et des embrouilles villageoises. Mais voilà, patatras… Une nouvelle crise secoue le conseil municipal.
Alain Bellessort, premier adjoint en charge de l'urbanisme et de la voirie, a démissionné avec fracas, décision validée par la sous-préfecture. Un nouveau conseiller a ainsi fait son entrée au conseil cette semaine, en l'occurrence Jean-Philippe Nuguet.
Alain Bellessort n'a pas voulu quitter le navire sans donner sa vérité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le désormais ex-élu ne mâche pas ses mots. "Si j'ai démissionné, c'est uniquement à cause d'Alain Laforest, pas des autres conseillers. Je ne suis pas un déserteur. J'ai travaillé avec Alain Laforest pour constituer une liste, nous l'avons emporté, mais je regrette aujourd'hui de l'avoir aidé à être élu", explique celui qui avait déjà effectué un mandat de conseiller à la fin des années 1990 "sans aucun souci d'ailleurs".
"Il m'a humilié"
Pour M. Bellessort, qui met à son propre crédit "25 ans de bénévolat dans la commune" et une image d'homme "consensuel", le comportement du maire ne serait pas en adéquation avec les promesses de campagne. Bien au contraire. "Il reprochait à François Coquillion d'être tyrannique, il agit de la même façon, à l'inverse de ce qu'il avait promis. Si on le contredit, il considère que l'on fait partie de l'opposition. Les seules propositions qui valent le coup d'être abordées dans le détail, ce sont les siennes", critique Alain Bellessort, touché par une série de mises en cause personnelles. "Il a remis en cause tout mon travail à l'urbanisme, de façon humiliante. Ce n'est pas honnête. Et il le fait également avec d'autres conseillers. Il se méfie de tout le monde, alors qu'il nous fallait travailler en confiance. Non, Alain Laforest n'est pas l'homme que l'on croyait avoir élu", grimace Alain Bellessort. Après cette défection de poids au sein de la majorité municipale, les prochains mois risquent à nouveau d'être agités à Régnié-Durette. Une habitude.
Julien Verchère
Alain Laforest : "L'ambiance n'est pas bonne"
"Non, il ne s'agit pas d'un problème entre deux personnes comme l'indique Alain Bellessort. On vous a dit que l'ambiance était plutôt bonne au conseil ? C'est faux", réagit Alain Laforest. "La réalité, c'est qu'un élu, Alain de Romefort, se complaît dans l'opposition et travaille à mettre le bazar. Je croyais qu'il pourrait apporter quelque chose, je me suis trompé", enchaîne le maire. Alain de Romefort figurait en effet sur la liste d'Alain Laforest aux municipales de 2014. "De Romefort m'a endormi, comme il en a endormi d'autres", justifie M. Laforest, de plus en plus isolé. "Alain Bellessort en est la première victime, il s'est laissé influencer", affirme le maire.
Via le "blog des 2 clochers", canal médiatico-local par où arrivent toutes les tempêtes, Alain de Romefort a effectué récemment le même constat… mais dans le sens inverse. "Moi-même, et quelques autres, nous nous sommes ainsi laissés avoir par le seul vrai grand marionnettiste de ce mauvais théâtre de Guignol : Alain Laforest", écrivait M. de Romefort en juin dernier sur le blog, tirant à boulets rouges sur le maire actuel. Le tout en effectuant au passage un joli looping en adoucissant sensiblement son jugement à propos de personnalités locales jusque-là détruites à coup de missives "missiles", à l'image de Françoise Coquillion et Paul Cinquin. A ne plus rien y comprendre !
J.V.