Tous mineurs isolés, sans famille, ils étaient dehors et maintenant, selon les termes que le préfet a employé à leur arrivée, ils sont "mis à l'abri". Dans des délais assez courts, la fondation OVE a remis les locaux en état pour les accueillir dans des conditions les plus dignes possibles.
Arrivés dans la nuit, très fatigués après dix heures de bus, stressés, Philippe Mortel, directeur général adjoint de la fondation, raconte que leur première journée s'est bien passée : "Comme tous les ados, il faut les occuper, les nourrir humainement et intellectuellement. Ils ont joué au foot, l'un d'eux a passé son après-midi sur un dictionnaire…".
"MONTRER UNE PROFONDE HUMANITE"
L'accueil est bienveillant, contenant, structurant et exigeant, comme pour tous les mineurs dont s'occupe la fondation. La phase d'urgence passée, ce sont des besoins fondamentaux qui vont être assurés : nourriture, hygiène et habillement.
C'est dans ce dernier domaine que les besoins sont les plus pressants car l'hiver arrive et les jeunes n'ont pas de vêtements chauds. D'ailleurs, un collectif de soutien aux réfugiés dans les Pierres dorées devrait apporter son aide.
Prochainement, une phase administrative sera mise en place par les services de l'Etat : analyse de leur situation, étude de leur statut, etc.
"Nous respectons leur intimité et leur intégrité et souhaitons leur montrer une profonde humanité car ils ont beaucoup "morflé". Mais il faut également leur dire qu'il y a des règles : par exemple on apprend le français, c'est un des piliers de la République", expose M. Mortel.
Jacqueline FABRE